Le Dakdoritang, aussi connu sous le nom de Dakbokkeumtang, est un ragoût de morceaux de poulet cuits avec des pommes de terre, des carottes, des oignons, des champignons et du poireau. Mijotés dans un bouillon bien piquant, on obtient une viande et des légumes tendres et fondants. Il est facile de le préparer en grande quantité. Par conséquent, c’est un choix idéal lorsque vous recevez des invités !
Dakdoritang ou Dakbokkeumtang ?
ATTENTION : cette section entre un peu dans le détail de la langue coréenne. J’essaie d’être la plus claire possible même pour des personnes n’en parlant pas un mot. Cependant si cela ne vous intéresse pas ou si le sujet est trop obscur pour vous, sautez à la recette directement !
J’ai découvert ce plat sous le nom de « Dakbokkeumtang (닭볶음탕) ». Pourtant mon copain a tendance à l’appeler « Dakdoritang (닭도리탕) ». Il m’a donc expliqué pourquoi ce plat avait deux noms. Avec lui, j’ai donc découvert un débat assez important en Corée.
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Étymologie et début du « scandale »
Historiquement le plat s’appelle Dakdoritang. Tout le monde l’appelait ainsi sans débat.
Mais dans les années 90, l’équivalent de l’Académie Française en Corée a indiqué que le mot « Dori » de Dakdoritang venait du mot japonais « Tori » (oiseau). Dans un but de garder la langue coréenne « pure » d’emprunts (ce qui me rappelle notre Académie Française et ses délires…) elle a proposé d’appeler ce plat « Dakbokkeumtang » à la place.
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Réactions
Seulement voilà, cette proposition a créé bien des réticences. Tout d’abord car ce rapprochement entre le « Dori » de Dakdoritang et le « Tori » japonais ne s’appuie sur aucune preuve. Il existe tout autant d’arguments qui affirment que « Dori » vient du coréen. Ce serait le « Dori » du verbe « Dorida (도리다) » qui signifie « couper en rond ». Comme les morceaux de poulet dans le Dakdoritang alors !
Il n’existe donc pas de preuve historique qui permette de trancher sur l’origine de ce « Dori ».
De plus, beaucoup de Coréens trouvent bizarre le choix du nouveau nom :
DAK · BOKKEUM · TANG
- DAK (닭): poulet
- BOKKEUM (볶음): sauté à la poêle (comme le riz frit, les nouilles sautées,…)
- TANG (탕): bouillon, soupe
Poulet sauté puis cuit au bouillon ?
Si vous vous penchez sur la recette, vous remarquerez qu’à aucun moment il n’est question de sauter des ingrédients. Il s’agit plus d’un ragoût en sauce. Pourquoi ajouter le « Bokkeum » dans ce cas ?
A ce titre le nom d’origine fait plus sens :
DAK DORI TANG
- DAK (닭): poulet
- DORI (도리): coupé en rond
- TANG (탕): bouillon, soupe
Poulet coupé en morceau et cuit en bouillon.
Parmi tous les arguments qui penchent pour Dakdoritang, c’est celui qui me convainc le plus et j’ai donc décidé d’utiliser ce mot.
Cependant depuis la décision de remplacer le mot, « Dakbokkeumtang » s’est fait une place. S’il était bizarre de l’utiliser au début, de plus en plus de Coréens s’y sont fait et mélangent les deux. (Un peu comme « le covid » qui est devenu « la covid » chez nous sous impulsion de l’Académie Française. Nous utilisons maintenant le féminin bien que cela continue d’être bizarre à l’oreille.)
Sources pour ceux qui veulent creuser (en coréen) : Namuwiki et MBC News
La recette du Dakdoritang
Dakdoritang - Ragoût de poulet piquant
Ingredients
- 4 cuisses poulet
- 2-4 pommes de terre fermes (2 grosses ou 4 petites)
- 5 à 8 champignons de Paris (5 gros ou 7-8 petits)
- 1-2 carottes (1 grosse ou 2 petites)
- 1-2 oignons (1 gros ou 2 petits)
- 10 cm poireau
- 1 piment vert (optionnel)
- 2 gousses d'ail écrasées
- 140 mL sauce soja
- 3 c. à soupe sucre roux (blanc si pas de sucre roux)
- 540 mL eau pour le bouillon
- 40 g gochugaru (poudre de piment coréenne) (ajouter 5g si vous aimez quand c'est très piquant)
Instructions
- Couper les cuisses en deux, entre l'avant-cuisse et le pilon.
- Mettre le poulet dans une casserole et couvrir d'eau, mettre sur feu vif.
- Une fois porté à ébullition, laisser une minute sur le feu puis retirer.Essorer et rincer le poulet à l'eau claire. Réserver le poulet.
- Couper les légumes en gros morceaux.
- Mettre le poulet dans un wok (ou une grande casserole ou marmite). Ajouter les 540mL d'eau et les 3 cuillères à soupe de sucre. Couvrir et porter à ébullition.
- Une fois que l'eau boue, retirer le couvercle.
- Ajouter les pommes de terre, les oignons et les carottes. Laisser cuire sur feu moyen-fort 15 minutes.
- Ajouter les champignons, 140mL de sauce soja et les deux gousses d'ail écrasées. Mélanger. Laisser cuire 1-2 minutes.
- Ajouter la poudre de piment et bien mélanger.
- Laisser mijoter 5 à 10 minutes sur feu moyen-fort en remuant de temps en temps.
- Quelques minutes avant de servir, ajouter le poireau et bien mélanger. Laisser cuire encore 5 minutes puis servir.Assurez-vous que les pommes de terres sont bien cuites jusqu'au cœur en plantant un couteau dans un morceau.Le plat peut mijoter plus longtemps sans problème.
J’espère ne pas vous avoir assommé avec mes explications sur le nom du plat ! J’aime partager autour de la cuisine avec vous. Mais au travers de la cuisine j’ai parfois l’occasion de vous faire découvrir d’autres facettes moins connues du pays ! Que ce soit sur le quotidien des Coréens, sur l’histoire du pays, de la langue,… Ces anecdotes offrent une profondeur au pays selon moi, dont l’image est parfois un peu caricaturée/simplifiée, avec la popularité grandissante des dramas et de la Kpop.
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Merci beaucoup pour toutes ces informations forts intéressantes. Tout est parfaitement bien expliqué. Merci et bravo !
Je savoure les éléments de contexte avant de savourer le plat!
Merci Frédéric :) !